dimanche, février 18, 2007

Des nouvelles...

Tout plein de choses me sont arrivées depuis ma dernière intervention ici. Entres autres, le mâle et moi avons décidé de se séparer. Nous vivons encore ensemble pour l'instant, mais en juillet, chacun prendra son chemin. Notre entente est excellente, nous souhaitons tous les deux que ça se passe bien. Ça fait des milliers de choses à penser, la garde, la pension, la séparation des biens, l'acquisition pour moi d'une voiture... Bref, je ne sais plus trop où donner de la tête. J'ai aussi peur des changements qui s'opéreront que j'ai hâte de pouvoir enfin vivre comme je l'entend. Il nous restera à l'annoncer aux enfants. Ça, ça me tue.

jeudi, décembre 28, 2006

Drôle de vie...

C'est étrange parfois la vie. Depuis des mois maintenant que je tourne et retourne dans ma tête le moment où je vais sauter dans le vide. Vous en avez été un peu témoin malgré le fait que je n'ai pas beaucoup écrit ici dernièrement. Maintenant, à l'approche de LA conversation qui risque d'amorcer le plus grand changement de ma vie, j'ai la chienne. J'ai toujours cru que mettre un terme à une relation devait avoir un petit quelque chose de libérateur. Choisir de quitter, c'est se choisir quelque part non? Pourtant en ce moment, je ne vois aucune libération poindre dans le détour.

Je regarde le mâle, un ordi démembré devant lui et je souris malgré moi. C'est une image tellement famillière que j'ai peine à croire que bientôt, ça ne fera plus partie de mon quotidien. Une foule d'images comme celle-là me hantent. Certains diront que je m'accroche à des détails insignifiants. Sûrement. Mais je suis comme ça, une incorrigible nostalgique. J'ai peine à croire que je vais mettre un terme à onze ans de relation. Il me semble que c'est complètement illogique, insensé. En ce moment précis, je ne suis plus certaine de rien. Parce que les derniers jours ont été tellement surprenants. Une ambiance décontractée, moins de reproches silencieux, des sourires, une complicité. Au point où j'en arrive à douter. Pourtant, une partie de moi est déjà ailleurs. Une partie de moi a envie voire même besoin d'avancer sans regarder derrière. Cependant l'autre partie aurait envie du confort de l'habitude. Aurait envie de tenter une dernière fois de tout reconstruire.

J'aurais besoin de prendre le temps, de fouiller au plus profond de moi pour trouver les réponses, mais je n'ai plus l'impression de pouvoir revenir en arrière. Trop de choses se sont passées, trop de pas ont été fait pour reculer. Alors pourquoi ça fait si mal? Pourquoi j'ai autant de peine?

Je sais que je vais décevoir tout plein de gens que j'aime. Des gens qui croiront assurément que je fais la plus grosse gaffe de ma vie. Des gens qui croient que j'ai exactement la vie dont j'ai rêvé. Que je devrais apprendre à me satisfaire de ce que j'ai au lieu de partir en quête du bonheur. Je pense entre autres à mon père qui adore son gendre, qui croit que je suis à l'origine de la majorité des conflits. Je ne sais pas s'il réalise toute la peine que j'ai quand je l'entend dire que je devrais mettre de l'eau dans mon vin, que je suis trop ci et pas assez cela. Quand la seule famille qui te reste te croit impossible à vivre, tu n'as pas le choix de te questionner, de te demander si il n'y a pas une part de vrai dans tout ça. Pourtant, il me semble que je suis concilliante. Que j'ai fait plus que ma part de compromis à travers les années. Oui c'est clair que j'ai du tempérament, que je ne me laisse pas marcher sur les pieds, mais je suis tout à fait parlable et capable d'écoute. Pourquoi il ne voit pas ça mon père? Est-ce vraiment la perception que tout le monde a de moi? Est-ce parce que j'ai toujours évité de parler de tout ce qui n'allait pas qu'il se retrouve tout surpris quand je lui dit que rien ne va plus? J'aurais voulu lire dans ses yeux que peu importe mes décisions, il serait derrière moi. Ce n'est pas ce que j'y ai lu. Please try again! Je pense aussi à ma meilleure amie. La seule qui connait toute l'histoire, mais qui continue de trouver que je fais une erreur. Elle, je sais qu'elle sera toujours derrière moi, même si elle ne cautionne pas mes choix, n'empêche que je sais ce qu'elle pense.

Évidemment, je pense aussi à mes deux filles qui sont en adoration avec leur père. Mes pitounes que je vais déstabiliser solide et qui m'en voudront sûrement de briser leur quotidien. La grande semble se rendre compte de ce qui se passe même si on ne se chicane pratiquement jamais. Elle n'est absolument pas comme à son habitude. Normalement, c'est ma grande indépendante qui a besoin d'air. Depuis quelques temps, elle est constamment accrochée sur nous, pleure pour des riens et pose tout plein de questions qui dénotent clairement une crainte de changement. Ça me fend le coeur. J'ai peur de sa réaction. Peur de lui occasionner encore plus de problèmes qu'elle n'en a déjà.

Puis il y a lui. Celui qui m'a tellement appris sur la vie et l'amour que ça me tue de lui faire de la peine. Depuis quelques jours maintenant, tout se passe presque trop bien entre nous. L'ambiance est excellente, on rit, on se taquine, la complicité revient. Comment je peux lui faire ça? Ais-je seulement envie de faire ça? Par bout, je me le demande.

Finalement il y a mes craintes bassement matérielles. Je n'ai pas la moindre idée de comment je pourrai subvenir à mes besoins et ceux de mes demoiselles. Ma job ne paie pas et je suis de surcroît considérée comme travailleuse autonome donc pas éligible à la moindre forme d'aide gouvernementale. J'ai peur de sombrer encore plus creux.

Pourtant, je sais que je vais devoir faire le move. Par respect pour lui et pour moi. Pour que mes filles ne pensent jamais que l'amour c'est tiède. Si seulement ça faisait moins mal...

dimanche, décembre 24, 2006

Joyeuses Fêtes!

Je profite de cette journée pour vous souhaiter à tous un très Joyeux Noël et une excellente année. Que tous vos souhaits se réalisent, que la santé et le bonheur vous accompagnent.

Pour ma part, je vais travailler très fort pour que cette année soit symbole de renouveau et que je puisse enfin affirmer que je suis heureuse.

On lâche pas! xox

samedi, novembre 25, 2006

25 novembre

Eh oui je suis encore vivante! Pas forte forte, mais bien vivante. J'aurais bien voulu avoir des choses palpitantes à raconter, mais malheureusement ce n'est pas vraiment le cas. Hier ça aurait été la fête de ma mère. 55 ans qu'elle aurait eu. 5 ans et demie qu'elle n'est plus, qu'elle a choisi de ne plus fêter d'anniversaires. Ni les siens, ni les miens, ni même ceux de mes filles. Dont une qu'elle n'a connu qu'in utero. Je me souviens, quand elle est décédée, la phrase qu'on m'a dite le plus souvent c'est que le temps arrange les choses. Peut-être aurait-il fallut préciser combien de temps parce que je n'ai pas nécessairement l'impression d'aller mieux. Je pense encore à elle chaque foutu jour, plusieurs fois par jour. Je lui parle encore, tout le temps. Je lui en veux encore parfois de m'avoir laissée toute seule. 22 ans c'était trop jeune pour perdre sa mère. J'aurais encore tellement besoin de ses conseils à cette période de ma vie où je m'apprête à changer de cap. À tout sacrer là pour recommencer en neuf. Je voudrais son avis. Juste le sien. Mais je ne l'aurai pas. Le temps m'a fait oublier ça. Ce qu'elle penserait de ma situation actuelle. Si seulement je pouvais la revoir ne serait-ce qu'en rêve. Un clin d'oeil, une tape sur l'épaule, un calin. Maman bordel que tu me manques!

Sinon ben c'est la petite vie ordinaire. Course le matin pour aller porter la grande au service de garde, aller au boulot, course pour retourner chercher la grande, souper, devoirs, bains, dodo des cocottes. À partir de là j'ai le reste de ma soirée. Je sors prendre un café pas mal tous les soirs avec l'Ami. Parce que de toute façon je manque d'air ici dedans. Parce que ça devient de plus en plus clair que je n'arriverai jamais à recoller les pots avec le mâle de la maison. Je continue de m'empoisonner l'existence avec ma culpabilité, celle d'avoir cessé d'aimer donc de devoir briser ma famille. Je ne sais pas quand ni comment se passera la cassure, mais je crains ce moment.

Je projète de retourner aux études. Par correspondance. Faire une AEC en éducation à l'enfance. Parce que plus ça va, plus j'aime travailler avec les toutits. Je veux la formation pour pouvoir aller en installation histoire d'avoir un salaire un peu plus décent et qui sait, peut-être m'ouvrir mon Milieu Familial plus tard.

C'était les dernières nouvelles. Rien de palpitant. Typique même. À la revoyure!

samedi, septembre 30, 2006

Des nouvelles...

Des nouvelles en vrac, si jamais ça intéresse quelqu'un.

J'ai repris un horraire plus chargé à la gardo, histoire de faire un peu plus de sous. Ça se passe bien, j'ai deux excellentes amies comme collègues et une boss qui est surtout une amie. Les journées passent généralement assez vite et on a beaucoup de plaisir. Bon rien n'est jamais parfait. J'ai toujours autant de difficulté à dealer avec la partie "Parents". Étant à la fois mère et éducatrice, je suis constamment confrontée à mes valeurs versus celles des autres. Je comprends leurs attentes, mais force m'est d'avouer que certaines sont irréalistes. Quand maman vient porter bébé en s'attendant à ce qu'on respecte son horraire à la lettre, j'hallucine. Je le comprends, mes filles étant des joyaux sans prix pour moi, mais c'est pas possible. Évidemment on y va graduellement, on ne s'amuse pas à mêler le dit bébé. Sauf qu'éventuellement, il faut qu'il prenne le beat de la gardo. Le diner, il est à heure fixe. Les dodos aussi. C'est platte, mais c'est le seul moyen d'arriver à gérer 9 enfants à deux. Quand papa amène fiston complètement amorphe un matin en disant qu'il n'a pas dormi de la nuit et qu'un seul coup d'oeil au toutit me permet de constater qu'il ne va vraiment pas bien, j'enrage! Quand je dois pratiquement courir derrière le parent pour lui raconter la journée de son enfant parce que ça semble être le dernier de ses soucis, j'ai envie de tout sacrer là. Hormis la partie gestion parentale, j'adore ce que je fais. Mes mousses sont tous A-DO-RA-BLES. C'est fou combien on s'attache à ces petites bêtes là. Je les considère un peu comme les miens, je suis émue devant les premiers mots, les premiers pas, les premiers pipis sur la toilette. Ils nous apportent tellement! Bref si j'étais pas aussi mal payé, ce serait vraiment la joie de ce côté.

Le mâle et moi, ça ne va pas nécessairement mieux. Plus le temps avance, plus on se perd. Il a obtenu une promotion au boulot. C'est biensûr une bonne nouvelle en soit, mais malheureusement ça a creusé un peu plus le fossé qui nous séparait déjà. Il est appelé à consacrer encore plus de temps à son job alors que je considérais qu'il ne passait pas suffisament de temps avec les fille. Maintenant c'est pire que jamais. En deux semaines, il a manqué 5 soupers à la maison. Les cocottes s'ennuient beaucoup. Surtout la grande. Lorsque de surcroît, il sort le vendredi soir avec ses collègues et que le samedi matin il gère mal sa gueule de bois, nous servant un air de boeuf magistral.... J'ai légèrement tendance à pèter les plombs. Sauf que le pètage de plombs, j'ai assez donné. Primo ça change arrrrien et secondo, ça ME mets de mauvaise humeur aussi. Alors j'essaie, fort fort, de la fermer. Et de compenser.... Encore. Je crois que le problème principal vient du fait que je sois complètement incapable de comprendre comment le boulot peut passer avant la famille. Comment on peut ne pas avoir envie de jouer avec ses enfants quand on ne les voit que quelques heures par semaine. Ça ne compute pas dans mon cerveau. Aimer son travail? Oui. C'est même essentiel à mon sens. Mais tout donner là-bas? Nope. Pas quand tu as une famille. Pas quand deux puces t'attendent impatiemment sur le pas de la porte tous les soirs. Il ne comprend pas, je ne comprends pas. Impasse. Ça me déçoit tellement. Conséquemment, je ne suis pas portée à tenter de rapprochement. Pourtant il le faudrait. Je me sens le devoir de tout tenter avant de quitter le navire, ne serait-ce que pour le bien de mes cocottes. Pourquoi je n'y arrive pas? J'aimerais beaucoup pourtant ne pas faire voler en éclat ce que l'on a construit. J'aimerais, ne serait-ce qu'une seconde que la culpabilité qui m'habite non-stop cesse. Que je puisse respirer un bon coup et tenter de voir clair dans tout ça.

J'ai mis le reste de mon existence en stand-by, mes projets personnels entre autres. Je laisse aller un peu avant de disjoncter, tant pis pour ceux qui ne comprennent pas.

samedi, septembre 16, 2006

Pas une bonne journée...

La journée avait pourtant bien commencé. Un bon café, un muffin triple choco, la tête encore plongée dans mes rêves. Assise devant mon ordi le temps de bien me réveiller. Les filles occupées à déjeuner avec papa à la cuisine. La grosse paix sale. J'avais tout plein de projets pour ma journée, des choses à faire ici. La tondeuse à passer pour la toute dernière fois de la saison. Moment que j'aime particulièrement. La musique dans les oreilles, le soleil qui me réchauffe, je savoure cet instant. Généralement. Parce qu'aujourd'hui, ça n'avait rien d'idyllique. La clé MP3 refusait de fonctionner, le sac de la tondeuse laissé bien rempli par le petit voisin sentait le yable, le gazon humide ne coopérait pas du tout et de surcroit un monstre arachnéen menaçait de m'attaquer sauvagement. Quand je dis monstre c'est qu'il était ÉNOOOOOOOOORME. Le corps aussi gros qu'un deux dollard. Moi qui suis très peu brave avec les insectes en général, je ne m'en suis même pas approchée. Au yable le petit coin, c'est mignon une grosse touffe de gazon après tout. De toute façon, après une demi-heure à me battre avec ma tondeuse, j'ai capitulé. Je trouverai le temps cette semaine quand j'aurai réussi à réunir toutes les conditions gagnantes. Pas avant baon.

Je rentre donc à la maison un peu frue (Ok je l'admet ça ne m'en prend pas gros ces temps-ci) et décide de m'attaquer à la porcherie qui tient lieu de chambre de mes demoiselles. Jusqu'à ce que je me mette à trouver un paquet de trucs qui n'appartiennent pas à mes puces. Des objets dérobés ci et là dans l'appart par ma grande fort probablement. Voilà que les fils se touchent. Meeting au somment avec la dite progéniture histoire de leur rappeler pour la millième fois au minimum qu'on ne fouillle pas. Qu'on ne prend pas les choses de maman et papa. Qu'on ne les cache pas non plus dans la chambre. Que les foutues pièces de jeu de société doivent rester dans leurs boîtes respectives si on veut pouvoir jouer. Que maman en a ras le pompom de se répéter et qu'elle songe fortement recourir au bon vieux sac vert pour régler le problème une fois pour toute. Pendant que je sors de la pièce, ma mini se décide à me crier dessus. Mauvais choix ma poule! Maman est déjà à la limite de l'hystérie, niaise-moi pas en plus. Elle s'est donc mérité un voyage toutes dépenses payées vers une sieste Oh! combien méritée (par maman évidemment). La grande? 2 pour 1 cibole! Go dans le bed toi aussi. Elles n'ont même pas osé protester.

Au bout du compte c'est le mâle qui a terminé la chambre après leur dodo, je n'arrivais pas à décrinquer. Moi pour qui le respect des objets, les miens et ceux des autres, est primordial, je me demande où j'ai manqué avec elles. Pourquoi la grande ressent-elle un besoin déraisonné de foutre le bordel pour être bien et satisfaite? J'enrage! Justement, pendant qu'on rangeait dans la maison, on les a expédiées dehors ces charmantes créatures. Ben ma Toto chérie a prit sur elle de vider le cabanon de son contenu. Pourquoi? -Je sais pas maman, ça me tentait. Arghhhhhhhhhhhh. J'ai besoin de vacances je crois. On signe où donc pour des vacances de nos mômes? Nulle part? C'est bien ce que je pensais! Alors on profite du fait qu'elles dorment maintenant sur leurs deux oreilles pour recharger les batteries, demain est un autre jour.

dimanche, septembre 10, 2006

Grandir

Certaines chansons me touchent plus que d'autres, me font sourrire ou pleurer. Me font croire qu'elles ont été puisées directement dans ma tête. C'est le cas de la majorité des tounes du groupe Kaïn. Ces temps-ci, c'est Grandir qui vient me chercher dans les trippes.

Grandir

J’ai pas besoin d’ennemis dans ma cour
J’ai tous mes vieux chums imaginaires
Dans mon univers défile un scénario
Un p’tit cul qui se perd à jouer à la guerre
J’étais tellement heureux quand j’étais petit
Tellement pas soucieux du reste de la vie
Je r’gardais mes vieux avoir l’air heureux
J’aurais voulu grandir
J’savais pas qu’y fallait mentir

Mentir, fermer les yeux, faiblir
Je veux revevenir un enfant,
Oubliant tous les règlements

Comme un rêve, j’ai vécu mon enfance
Comme un rêve, j’ai perdu l’innocence
Perdu l’abondance de ces sourires d’or
Perdu l’ignorance qui me rendait si fort

J’étais tellement heureux quand j’étais petit
Tellement pas soucieux du reste de la vie
Je r’gardais mes vieux avoir l’air heureux
J’aurais voulu grandir
J’savais pas qu’y fallait mentir

Mentir, fermer les yeux, faiblir
Je veux revevenir un enfant,
Oubliant tous les règlements

Hum mentir, mentir, fermer les yeux, faiblir
Laissez-moi dans ma bulle
Inventer les scènes une à une...

J'ai tellement voulu grandir, tellement voulu mordre à pleine dents dans la liberté que je voyais poindre. Je ne voyais pas tout ce qui venait avec. Je ne savais pas que je vivais les plus belles années de ma vie. Maintenant que je sais, ce temps est révolu. Maintenant, je ne le vis qu'à travers ma progéniture. Quand elles vieilliront, je leur dirai de profiter de leur enfance, de leur adolescence. Elles me regarderont comme je regardais les vieux en se disant que je ne sais pas de quoi je parle. Si jeunesse savait et si vieillesse pouvait.... Alors pour le temps qu'il me reste (beaucoup j'espère je suis quand même relativement jeune), je veux en profiter.

dimanche, septembre 03, 2006

Étrange retour en arrière

En faisant un peu de ménage hier, je suis tombée sur des albums photos que j'ai reçu de ma grand-mère maternelle. En partant, voir mon passé sur papier glacé m'a toujours fait drôle. Parce que j'ai une mémoire phénoménale pour certaines choses, parce que souvent, je me souviens du moment, de la journée. Même si ça remonte vraiment loin. Mes premiers souvenirs, d'aussi loin que je me rappelle remonte à mes 2 ans. On dit souvent qu'on peut se souvenir à partir de 3 ans. Eh bien une preuve de plus que je ne suis pas tout à fait normale. C'est à deux ans que mon père nous a laissé ma mère et moi. Je me souviens, encore assez clairement du comment ça s'est passé, de ce qui m'entourrait aussi. C'est mon souvenir le plus lointain. Aucun de mes parents formant un couple.

Hier sur les photos, j'ai vu mes parents se rendre à l'Autel, je les ai vu amoureux. Ça m'a fait tout drôle. Parce que même si j'ai toujours vu mes parents être de grands amis, je ne les ai jamais vu de mes yeux, amoureux. En fait oui, mais je n'en ai aucun souvenir. Ils étaient tous beaux pour l'occasion, ils semblaient tellement jeunes aussi. Puis je les ai vus, tenir amoureusement le poupon que j'étais. Si ma mère était encore de ce monde, je l'aurais appelée. Je lui aurais demandé de me parler de ces jours que je n'ai pas connus. Parce que je n'ai jamais vraiment posé de questions sur leur relation, sur leur amour. Je connais l'histoire de leurs débuts, c'est tout. Biensûr je pourrais poser la question à mon père, mais ce n'est pas tant sa version à lui qui m'intéresse. Mon père n'est pas romantique pour cinq sous, il ne ferait que me relater les faits, platement, sans détails, sans lueur dans les yeux.

Une autre chose m'a marquée des photos que j'ai vu. Sur toutes celles post-divorce, ma mère ne sourrie plus avec la même intensité. On voit comme une tristesse latente. Ça m'a fait un choc. Je sais qu'elle a beaucoup souffert du départ de mon père. Elle n'est jamais vraiment retombée amoureuse par la suite. Quelques brèves histoires, aucunes vraiment dignes de mentions. Je me demande si elle l'aimait encore, après toutes ses années. Une chose est certaine, je n'ai jamais eu à souffrir du divorce de mes parents. Ils ont toujours été là, ensemble, dans chacun des moments de ma vie. Je n'ai jamais eu à subir les commentaires désobligeants, les tensions, les chicanes que trop d'autres ont vécu. Ma mère a toujours continué à fréquenter la famille de mon père, elle était de toutes les réunions de famille. Avec les nouvelles conjointes de mon père. Si il y a déjà eu des frictions dûes à cela, je ne les ai jamais sentie. J'ai grandie entourée de gens aimants qui avaient mon bonheur à coeur.

De regarder les photos, de revivre ces moments qui ont bercé mon enfance m'a donné le goût de regarder celles de mes filles à moi. De les revoir si petites, si fragiles. De ressentir à nouveau toute l'émotion des moments importants de leur courte existence. Le temps passe si vite. Hier encore j'accouchais de ma grande. Aujourd'hui elle est en première année. Demain, elle sera peut-être maman à son tour. Je cherche un moyen de m'impregner un peu plus du présent, de savourer la vie qui suit son cours. Faudrait aussi que je me résoude à apparaître au moins sur quelques photos, même si je me trouve tellement moche. J'en ai vraiment peu de moi avec les cocottes et les moments que l'on vit, ne reviendront jamais. J'espère seulement que mon sourire à moi, ne sera pas aussi triste que celui de maman...

samedi, septembre 02, 2006

Retour dans la course

Eh oui, ma grande est maintenant en première année. Elle a fait ça comme une championne, maman a presque fait ça comme une grande. Elle avait si hâte de replonger dans le bain. Elle nous a demandé, ad nauseam,quand elle y retournait . Tant et si bien que la simple mention des mots :école, première année, professeur me rendait un brin dingue. Le fameux matin a bien fini par se pointer, ma fille, fébrile, trépignait d'impatience. On avait choisi sa tenue la veille, on a bien essayé de la faire déjeuner, mais peine perdue, ça ne rentrait pas. Elle comptait les minutes qui la séparaient de ses camarades de classe. Nous avons donc décidé de quitter, toute la petite famille en direction du paradis de ma puce. À peine arrivés, ma capacité à retenir mes larmes a été mise à rude épreuve. Ses copines lui sautaient au cou, l'embrassaient sur les joues et ma fille rayonnait. Émue, je restais derrière la laissant vivre son moment. Puis du coin de l'oeil, j'ai vu sa Madame Michèle. Sa prof de l'an dernier, notre perle. Pitoune aussi l'a vue et s'est élancée vers elle pour la gratifier d'un énormmmmmmmme calin. Je priais intérieurement pour que mes verres fumés cachent au moins un minimum l'averse qui se préparait. J'ai accroché ma plus jeune, je l'ai calinée, remerciant le ciel de la garder un an de plus avec moi. Toutite aussi était triste de voir repartir sa soeur. Quand la cloche a sonné, nous avons regardé les mousses tout sourire prendre place en rang et c'est le coeur mi-heureux, mi-triste que nous avons assisté au début d'une nouvelle année.

Maintenant la course recommence. Service de garde, traffic, boulot, traffic, service de garde, souper, devoir, bains, dodos. Ouf, ça fait juste deux jours que je le fais et j'ai de la broue dans le toupet. Je sais maintenant que oui on s'habitue, que oui on survie. Alors je me relève les manches et on fonce. Juste le sourire de ma puce vaut toute la fatigue du monde. Bonne année ma Toto d'amour.

samedi, août 19, 2006

Un pas en avant, deux en arrière...

Ce soir, j'ai eu une longue, très longue conversation avec le mâle de la maison. Encore une fois, j'ai réitéré que je n'avais plus envie d'investir sur notre couple. Que j'étouffais. Le plus étrange c'est que pendant ce type de discussion, notre complicité semble revenir. Il a compris ce que j'avais à dire, j'ai compris ce qu'il disait. Sommes-nous plus avancés? Je ne le crois pas. Plus le temps avance, plus je me rend compte que mes sentiments ont changé. Je tiens à lui, mais plus de la même façon. Je me sens égoïste parce que j'aurais envie de le garder avec moi, tout près, en ayant toute ma liberté. Faire un X sur presque 11 ans, ce n'est pas chose facile. En même temps, je ne veux pas lui faire le moindre mal. Oui j'ai des rancoeurs face à notre passé, mais il en demeure que c'est un être que j'apprécie beaucoup. Une personne qui sera, ne serait-ce que parce que nous avons des enfants ensemble, toujours une partie importante de ma vie. J'ai peur de ce que l'avenir me réserve. Peur que nos rancoeurs nous empêchent d'être les parents que nos filles méritent. Je ne voudrais pas qu'on attendent de ne plus pouvoir se voir en peinture avant de séparer nos chemins. Ça serait tellement plus simple si j'arrivais à revenir en arrière. À effacer nos faux pas, à relativiser mes peines. Le fait est que je n'y arrive pas. Je n'ai plus envie de me marcher sur le coeur en permanence. Je crois, du moins j'essaie de croire que j'ai moi aussi droit au bonheur. Je ne suis plus heureuse et ça me tue.

Même si la conversation que nous avons eu s'est bien passée, nous en sommes encore à espérer des choses différentes. Lui veut me reconquérir, moi je veux rétablir une relation agréable et cordiale. Je n'en demande pas plus. Je ne crois pas pouvoir arriver à plus. Il le sait, je lui ai dit. Maintenant, l'avenir nous dira ce qu'il en sera.

Je focusse beaucoup ces temps-ci sur mes ami(e)s. Je pense à une personne en particulier que j'aime profondément. Étrangement, on ne se connait que depuis quelques mois. Entre elle et moi, ça a cliqué toute suite. Elle est une de mes "partners" au boulot et c'est un pur bonheur de se voir. Je la considère presque comme une soeur. Avec elle, je sais que quoi que je dise, quoi que je dise, je ne serai pas jugée. Elle ne me demande rien en échange. Jamais. On se parle, on s'écoute, on s'enrichie mutuellement. Présentement, elle est dans une mauvaise passe et ça me fait beaucoup de peine. J'essaie de la conseiller au meilleur de mes connaissances. Des mes expériences. Sauf que suis-je vraiment une bonne conseillère? Pas certaine. Oui je crois avoir une bonne écoute, un grand respect, mais je me pète quand même joyeusement la gueule en ce moment. J'espère que bientôt, les choses se tasseront pour elle. Elle ne mérite pas tout ce qui lui arrive.

Tout plein de choses me tracassent aussi, mais je ne suis pas à l'aise d'en parler ici. J'en suis à me bâtir un autre petit nid douillet que je garderai tout à fait secret. Je ne sais pas ce qui adviendra de ce blog ci, je vais quand même tenter de le maintenir en vie.

mercredi, août 16, 2006

Remise en question

Un an déjà que j'écris ici, un an que je me demande, au fonds, à quoi bon? Je ne sais même pas si je suis lue et plus encore, je me rends compte que plus le temps avance, plus je m'auto-censure. Les écrits restent qu'on dit. Je ne suis pas certaine de pouvoir assumer tout ce que j'aurais besoin de coucher sur ces pages. Je n'arrive plus à ventiller nulle part, parce que ce qui se passe dans ma tête aurait un impact trop important sur tout mon univers. Il s'écroule déjà bien assez comme c'est là.

J'ai une boule dans la gorge qui ne me quitte plus. Jamais. Pas une seule maudite seconde. J'ai une peur bleue qui me colle au trippes. Je saigne en dedans et c'est de ma faute. J'ai tout foutu en l'air, une fois de plus. Maintenant, c'est tout le monde qui va payer pour. Comme si c'était pas assez de douter moi-même, j'ai entrainé quelqu'un que j'aime fort dans mon questionnement. J'ai foutu là aussi un beau bordel. Pire, je me suis permis de faire ce qui, habituellement, m'écoeure royalement. Je crois que c'est là le pire, ne pas arriver à se regarder dans le miroir sans s'en vouloir.

À tous ceux que j'ai blessé dernièrement, mes plus plattes excuses. Ça ne change rien, mais c'est sincère. Faut que je me réveille. Vite.

jeudi, août 10, 2006

Et ça continue....

Il est tard, je travaille demain, mais je n'ai pas envie d'aller dormir. La fatigue y est pourtant. L'envie un peu moins. Malgré que j'ai un ascendant marmotte, le sommeil me semble être une perte de temps depuis un petit bout. Le pire c'est que je ne comprends même pas le pourquoi du comment, je n'ai pas d'activités particulièrement palpitantes qui pourraient justifier ce désintéressement pour le dodo. Au contraire, je tourne un peu en rond depuis quelques semaines. Pas envie d'aller bosser, mais rien à fouttre à la maison non plus. Je suis à cran, ça aide surement pas.

À la maison l'ambiance est étrange entre le mâle et moi. On s'en venait bien, mais on a comme frappé un plateau. Je ne sais toujours pas si une réconciliation complète est possible. Mes sentiments sont encore mélangés, tellement. En fait, je me demande encore si je suis à ce point mêlée ou bedon si je ne refuse pas simplement l'évidence. Je ne veux tellement pas tout faire sauter. Depuis plus d'une semaine, je retourne tout tellement souvent dans ma tête que j'en ai le tournis. Une minute c'est clair, je me sépare. Celle d'ensuite, je reste et je mets les bouchées doubles pour que ça marche. Celle qui suit, je vous laisse deviner. Je me sens archie mal d'être celle qui risque de tout envoyer en l'air. Je m'en veux de ne plus l'aimer comme lui m'aime encore. Je m'en veux de ne pas être capable de ressentir la "bonne affaire". Une chose me rassure quand même un peu, mes yeux ne sont plus secs. Je pleure plus souvent qu'à mon tour, j'en suis même à me trouver des stratégies pour éviter que ça ne parraisse. Une envie soudaine et tout aussi suspecte d'aller plier sur le champs une brassée de lavage, le besoin irrépressible de reprendre une douche... Bref, au moins je braille. Parce qu'il y a pas si longtemps, j'étais trop engourdie, je ne le faisais plus. Du moins pas pour mes propres peines. Je suis braillarde sans bon sens quand il s'agit des autres. En écoutant un film pourtant pas triste, mais pas pour ma vie. Pas pour ma peine.

Je ne sais pas ce que demain me réserve, ce que je sais parcontre c'est que ça va arriver trop vite. Alors pour ce soir, je tire ma révérence. Bonne nuit. xox

vendredi, août 04, 2006

Déprimante, vous avez dit?

Je me suis tapée la lecture de mon blog au grand complet, histoire d'avoir sous les yeux des bribes de ma dernière année. Un seul mot me vient en tête, D-É-P-R-I-M-A-N-T-E!!! Seigneur, on dirait que ma vie au grand complet est un désastre. Pas que ce soit faux en ce moment, mais quand même! Quelqu'un m'a déjà fait le commentaire que l'on ressent le besoin d'écrire quand ça ne va pas. Je vais lui concèder sans la moindre hésitation. Une personne qui ne me connait pas du tout, doit se dire en me lisant que si je ne suis pas suicidaire, je suis à tout le monde une victime perpétuelle. Une plaignarde finie. C'est surement pas tout à fait faux, mais je crois, du moins j'espère être plus que ça. Dans la vie de tout les jours, on dit de moi que je suis drôle. J'ai un sens de la répartie assez hallucinant et je suis rieuse sans bon sens. J'aime rire des autres (gentiement quand même) et par dessus tout de moi. C'est un magnifique cadeau que m'a fait mon père, il m'a appris l'auto-dérision. J'ai été élevée à coup de "si tu ne vaut pas une risée, tu ne vaut pas grand chose!" et c'est tellement, mais tellement vrai. Mon humour, c'est ce qui me sauve la vie et la face dans plusieurs situations. C'est aussi ce qui facilite mes rapports avec les autres. Dernièrement une bonne amie, qui est aussi une collègue de travail me disait que je lui faisait un bien fou dans une période plutôt difficile de sa vie. Ça m'a touché. Si au moins je peux apporter le sourire à quelqu'un, je ne suis pas complètement useless. Parce que si je suis capable de faire rire les autres, je suis pas mal moins douée pour trouver les bons mots en situation de crise. Je gèle. J'ai toujours eu beaucoup d'admiration pour ceux qui arrive à garder leur calme et à trouver LES bons mots. Ma boss et amie est comme ça. On dirait qu'elle ne perd jamais le nord, elle sait en tout temps poser le bon geste qui appaise un tant soit peu. Alors elle et moi ensemble, on fait une bonne équipe. Elle appaise, je fais rire. Toute seule cependant, je suis une coche moins efficace. Faut vivre avec.

Je dis des niaiseries même quand je suis au plus mal, c'est mon moyen de défense numéro un contre la tristesse. Ça fonctionne, mais ça me joue aussi de mauvais tours. Mon entourage ne voit pas toujours quand je suis malheureuse alors je serais très mal placée de lui en vouloir de ne pas être là quand j'en aurais besoin. De toute façon quand je vais mal, j'ai tendance à m'isoler. Je ne veux pas dépendre des autres, je veux encore moins leur causer de l'inquiétude. J'ai cependant des petites rechutes, des moments où j'aurais donc besoin d'une tite bine sur l'épaule. Dans ces moments là, il m'arrive de sauter ma coche. D'en vouloir au monde entier de ne pas voir dans mes yeux la peine que je ressens. Ce matin, j'avais un trop plein. L'histoire de ma chum (dans le post précédent) additionné de pleins d'autres petits événements. Alors le presto a sauté, sur la mauvaise personne. Mon père, qui appelait pour prendre des nouvelles a vite pogné son air, j'ai été particulièrement désagréable à son endroit. J'avais à peine raccroché que je pleurais à torrents. En aucun cas, il ne méritait que je lui tombe dessus comme ça, il n'a pas la moindre idée de ce qui se passe ici. J'ai pris le temps de me refaire une contenance et je lui ai téléphoné. Pour m'excuser. Même s'il ne l'a pas dit, je sais que j'ai brisé quelque chose en lui, en nous. Je me sens tellement coupable. Un jour peut-être, quand je lui expliquerai, il comprendra. En attendant, il doit se dire que sa fille est bien ingrate. Je ne peux même pas le contredire....

Je sais que tu ne liras jamais ceci papa, mais sache que je suis désolée. Tu es le père le plus fantastique qui soit, et je suis désolée d'avoir gâché ta journée. Je t'aime tant.

jeudi, août 03, 2006

Ça fait mal...

Je n'aurais jamais cru que tu irais jusque là. Je sais que tu souffres et crois-moi, je souffre pour et avec toi. Sauf que je n'ai pas mérité cette claque sur la gueule, cette phrase assassine que tu m'as balancée sur msn. Pas toi. Pas ma plus vieille amie. J'ai mal depuis hier, je n'arrive même pas à y croire. J'ai toujours cherché à t'épauler de mon mieux, à essayer de comprendre le drame que c'est pour toi chaque mois. Oui j'en ai une famille moi. Oui j'ai la joie d'avoir deux magnifiques filles et je remercie la vie à genoux. Dois-je vraiment m'en excuser? C'est ça qu'il faut que je fasse? Que j'en vienne à regretter de les avoir parce que pour toi c'est compliqué? Jamais. Ça, même pour toi, c'est un gros non.

Tu as surement raison au fond. C'est pas si grave que mes rêves et ma famille s'écroulent, au moins je sais que je peux avoir des enfants. J'espère au moins que tu t'es sentie mieux de me planter ça au coeur. C'est vrai que j'avais vraiment besoin de comprendre ce que c'est d'avoir de la peine, j'en ai surement pas encore assez. Ne te surprends pas si je me protège dorénavant, celle-là, elle sera difficile à digérer.

samedi, juillet 22, 2006

De mal en pis

C'était prévisible, elle se tramait depuis longtemps LA fameuse discution. Elle a eu lieu mercredi soir ou devrait-je dire dans la nuit de mercredi à jeudi (je suis en vacances après tout!). J'étais sortie avec l'ami et une halte sur une terrasse m'a rendue particulièrement volubile (*et un peu emméchée*). Alors en rentrant, je me suis sentie d'attaque. Je savais que je trouverais les mots pour expliquer ce qui se passait. Somme toute une super belle conversation, on ne peut plus honnête où je me suis vue lui annoncer que je n'étais plus du tout certaine de mes sentiments à son endroit et que ce faisant, j'étais particulièrement mal à l'aise avec ses gestes affectueux, plus encore avec ses avances sexuelles. Étrangement, ou du moins à ma plus grande surprise, il n'était ni étonné, ni ahuri. Il comprenait! Bon je n'allais quand même pas crier victoire trop vite, je commence à avoir l'expérience des mauvaises interprétations de mes paroles. Comme de fait, mon taux d'alcoolimie m'a joué un vilain tour. Acceptant, en allant au lit, de le laisser se coller dans mon dos. Recherchant malgré tous mes principes un peu de chaleur humaine, je crois que monsieur le mâle a une fois de plus sauté aux mauvaises conclusions. Je ne sais plus exactement comment je pourrais lui faire comprendre qu'il se tire dans le pied avec tant d'insistance à faire comme si de rien n'était. J'ai besoin de mon espace. Je comprends qu'il est désemparé, qu'il s'accroche un peu n'importe comment. Je le comprends, mais ne le supporte pas. J'ai l'impression qu'une fois de plus, ce que je lui dis, ce que je lui demande n'a aucune espèce d'importance. Alors je suis distance et à la limite un peu aggressive. Nous avions pourtant convenu pendant notre discussion d'essayer de corriger le tir, d'essayer de raviver notre couple. Si la tendance se maintient, moi je débarque. C'est important pour moi la communication. Pas juste de se parler, mais de tenir en compte ce que l'autre dit aussi. C'est une question de respect, ni plus ni moins. Toujours est-il que pour lui, c'est moins clair.

Depuis ce matin que je retourne la question dans ma tête essayant désespérément d'éviter les confrontations, me mordant fort fort la langue pour ne pas hurler lorsque sa main me frôle. J'en ai assez. D'un autre côté, quand je songe sérieusement à mettre un terme à presque 11 ans de relation, j'ai envie de vomir. Mes trippes ne le supportent pas. Je regarde ma petite famille, mes deux princesses et j'ai mal. Je ne veux pas perdre ça. Je ne veux pas perdre ce que nous sommes devenus. Le seul choix qu'il me reste c'est de me réhabituer à notre vie. De serrer les dents quand ça va moins bien. De profiter de tous les merveilleux moments que nous vivons et que je laisse de côté la femme passionnée que je suis. À moins que la flamme se ravive éventuellement. Qu'on arrive enfin à se comprendre. Je voudrais être optimiste et y croire, mais les deux derniers jours me rendent sceptique. Le même bon vieux pattern du "je parle, il écoute, il se dit d'accord et s'empresse de faire carrément le contraire." J'en pleurerais si mes yeux n'étaient pas devenus aussi secs. Respire ma grande, ça va passer! Mets-le donc à off ton cerveau maudit qui s'amuse à te torturer! Ah pis vas donc te coucher demain est un autre jour.

mercredi, juillet 19, 2006

Rien à dire...

Encore une fois, j'ai brillé par mon absence. Peut-être parce que je n'ai rien à dire, mais j'en doute, j'ai toujours quelque chose à dire. En vrai, en face, en personne. Quand je ressens le besoin d'écrire, généralement c'est parce-que quelque chose ne va pas. Est-ce donc à dire que tout va enfin pour le mieux? Malheureusement non. Même qu'il y a longtemps que ça n'a pas été aussi moche mon affaire. Je tourne en rond, je ne sais plus trop de quel bord me lancer. Je suis enfin en vacances, pour un minuscule deux semaines mais quand même c'est mieux que rien. N'empêche que je ne ressens pas cette liberté et ce bonheur absolu qui rime généralement avec le fait de pouvoir se permettre de ne rien foutre. J'appréhende les vacances du mâle de la maison qui débutent mercredi soir, demain soir en fait. Je les appréhende parce que je sais qu'inévitablement on va devoir avoir une bonne conversation et je n'ai aucune espèce d'idée de ce que je pourrais bien dire. Je ne comprends même pas ce qui se passe entre mes deux oreilles alors je me vois mal l'expliquer hein? Pourquoi je suis comme indifférente face à lui, pourquoi je l'évite presque lorsqu'il veut me coller. Pourquoi je ressens un profond malaise lorsqu'il entre dans ma bulle? Si au moins je savais bordel. Je règlerais ça une fois pour toute. Je me suis posée toutes la panoplie de questions qui me sont venue en tête afin de comprendre. Niet, nada, pas de son, pas d'images. Est-ce que je l'aime encore? Oui. Sans le moindre doute. Le problème je crois, se situe davantage au niveau du type d'amour que je lui porte. Ça ressemble de moins en moins à un sentiment amoureux au sens où on l'entends normalement. J'ai l'impression que toutes mes déceptions des dernières années, fondées ou non, y sont pour beaucoup. Toutes ces promesses non tenues, la petite jalousie sournoise, l'invasion de mon intimité, les rendez-vous manqués, la vie en parrallèle. Je regarde derrière et je dois avouer que j'ai plusieurs regrets.

Il y a quelques temps, mon mec a entamé une conversation avec moi, chose qui ne s'était pas vue depuis foutrement longtemps. Il m'a dit avoir compris des choses, avoir la motivation pour faire de gros efforts pour améliorer notre vie, notre couple. L'aveu que j'attends depuis des années finalement, la fameuse prise de conscience que j'ai bien essayé de forcer, mais qui devait venir de lui. On pourrait croire que j'ai sauté de joie en entendant ces paroles, mais ce ne fut pas le cas. Je suis restée là, bouchée raide en bon québécois sans trouver rien d'intelligent à répondre. À la limite une coche insultée. Parce que maintenant que monsieur allume, faudrait que je passe l'éponge, que j'oublie tous les petits détails qui me blessaient tant. Parce que tous les efforts que moi j'y ai mis, sont passés innaperçus. Parce que c'est peut-être trop peu, trop tard. J'étais donc là bouchée lorsqu'il m'a demandé si honnêtement, ça vallait la peine de faire des efforts, si je croyais que ça pouvait revenir comme avant. Ok on réponds quoi à ça? À part "Heu'l sais-tu moi!" . Je peux pas prévoir la réaction de mon coeur au changement. Je peux pas jurer que je vais redevenir ultra passionnée bing bang de même. Qui plus est, est ce que c'est juste moi, ou bedon quand tu as envie de changer des choses tu le fais pour toi et non dans le but d'obtenir nécessairement des résultats. Il n'y a pas que moi là dedans, il y a nos filles aussi. Pour elles, je veux qu'il les fasse ses efforts pour être le papa qu'elles méritent. Celui qui a du temps. Juste ça.

Toujours est-il qu'hier, il remet ça en me disant qu'il veut qu'on fasse garder les filles une journée pendant les vacances. Pour faire quelque chose juste nous deux. Je suis là, à chercher ce que je pourrais bien avoir envie de faire. Je ne trouve pas. C'est pas drôle ce que je vais dire, mais je sais pas si ça me tente de me retrouver seul à seule avec lui en ce moment. Parce que trop de choses restent à dire et que j'ai la chienne de péter les plombs s'il s'accroche après moi. J'aurais besoin qu'on retrouve notre intimité, notre complicité. Qu'on redevienne d'abord et avant tout des amis. Qu'on rie ensemble. Lui, il essaie de se convaincre qu'on est encore un couple en me faisant des avances, en me disant qu'il me trouve belle. J'ai pas envie de ça. Ça fait artificiel. Fake. J'ai besoin de spontanéité. Qu'une main se balade parce que c'est juste la suite logique du beau moment que tu passes. Pas le contraire. Suis-je claire au moins? Je ne sais pas, je ne sais plus. Je veux y croire. Il faut que j'y crois. En attendant, j'accumule les niaiseries. Je donne mon affection et mon temps à tout le monde sauf lui. Je me sens cheap plus souvent qu'autrement parce que je vois que oui, il en fait des efforts.

Qui vivra verra. En attendant, je m'appuie un peu, beaucoup, trop surement sur toi l'ami. Ça me fait du bien de passer des soirées à rire, à être moi tout simplement. Mais ça, tu le sais déjà. Merci.

samedi, juin 24, 2006

Artiste frustrée

Si je dois choisir LA frustration de mon existence, j'ai pas le choix de dire que c'est mon manque de talent au niveau artistique. J'aime, que dis-je, j'adore tout ce qui touche les arts, mais voilà, je n'en maîtrise pas un seul. Même pas un! Je chante comme un chat qu'on égorge, je suis aussi gracieuse qu'un éléphant lorsque je danse, mis à part Au clair de la lune à la flûte à bec je suis incapable de manipuler un instrument de musique. J'adore dessiner et peindre, mais une enfant de 6-7 ans me clanche 100 milles à l'heure. C'est frustrant!

Je suis incapable de vivre sans musique. Sans téléphone? pas de trouble, sans télé? ok, mais sans musique enterrez-moi toute suite! Je chante du matin au soir, composant souvent de nouvelles tounes des plus prometteuses (NOT!). Je voudrais tellement avoir une voix juste. Pas devenir la prochaine Cééééééééééééline, juste pas fausser à qui mieux-mieux. Peine perdue. Je me souviens qu'au primaire, j'avais rejoins la chorale de l'école. Mon dieu que j'aimais ça! Je me trouvais bonne en plus. Malheureusement j'étais la seule. Un jour le prof est venue me suggérer de faire du lipsynk. Légère claque sur la gueule. On s'entends-tu que j'avais pus tellement envie de faire le spectacle après ça. J'ai lâché. Le prof a eu l'air soulagé.

Ensuite, je me suis lancée dans le théâtre. Là je dois l'avouer j'étais vraiment pas pire. Ok c'est un art où sans exceller, je me débrouille.

Pourquoi ne pas essayer la danse me suis-je dis après. Le coup de foudre! J'ai adoré. Jusqu'à ce que la vidéocassette du show me fasse l'affront de me montre sous mon vrai jour, une pas de talent qui jure dangeureusement dans le groupe. Bon ma mère m'as toujours appris à persévérer alors j'ai poussé l'audace jusqu'à récidiver l'année d'ensuite. Bon légère amélioration, sauf qu'on était encore loin, très loin d'une ébauche de commencement de début de talent. Au moins j'oubliais pas mes pas, mais seigneur que c'était pas ça! Le plus drôle c'est que j'ai trainé mon pas de talent aucun jusqu'à performer (c'est vite dit) à la hum hum... Place des Arts. Attaboy. C'est surement pas grâce à moi.

Le dessin c'est la même affaire. Je dessine depuis toute petite. Ma propre mère avait toutes les misère du monde à me féliciter pour mes dessins parce que bien que complètement gaga de sa fille (moua), elle ne pouvait se résoudre à me mentir impunément. Au moins, jusqu'ici y'a mes filles qui aiment mes dessins. Sont ben mieux! :OP

Tout ça pour dire, que je suis une artiste frustrée. J'ai une âme d'artiste, des intérêts d'artiste et un cruel manque de talent. Fais chier!

vendredi, juin 23, 2006

I will survive

J'ai survécu. Je suis allée chercher Toto à l'école, comme une grande, sans pleurer. J'ai embrassé la cour d'école du regard, je me suis imprégnée des cris joyeux des enfants. Ma fille semblait bien vivre le fait que c'était la dernière journée. Jusque dans la voiture, parce que là, j'ai vu qu'elle était triste. Je la connais ma pitoune. Un seul regard, je savais. Un seul regard, elle savait que je savais. Elle m'a fait un faible sourire et m'a demandé d'ouvrir les fenêtres. Je crois qu'elle aussi essayait de s'imprégner une dernière fois de l'ambiance. Depuis, je doute. De moi, de mes décisions. J'ai décidé de ne pas l'inscrire à aucun camp de jour, question qu'elle puisse relaxer cet été. Elle viendra au boulot avec moi. J'ai fait réduire mes heures au max, je ne ferai que du 2 jours semaine cet été. Toujours est-il que je me demande si je n'aurais pas dû l'y inscrire finalement. Pour qu'elle reste en contact avec son monde. C'est aussi ça que ça fait l'école. Nos enfants n'ont plus besoin que de nous. Ils ont un cercle bien à eux. Une gaffe de plus à ma liste, je n'y ai pas pensé avant hier.

Je m'en veux. Comme je m'en veux souvent ces temps-ci. On dit de moi que je suis une bonne maman. Moi j'en doute. Je semble désespérément résolue à accumuler les erreurs. Je manque de patience trop souvent. Je ne joue plus autant non plus. Le fait de travailler en garderie, même si c'est trippant et valorisant, a fait de moi une moins bonne mère. J'en suis absolument certaine. J'en demande trop à mes propres filles. Je leur demande de se comporter en adultes quand je suis fatiguée. Comment être adulte à 6 et 4 ans1/2? Pourquoi être adulte en plus. C'est tellement plus agréable d'être enfant. De jouer, de profiter, de s'émerveiller de tout. Je me trouve tellement égoïste par bout. Par chance, j'ai l'Ami qui descend presque quotidiennement pour jouer avec elles. De bon coeur et avec plaisir. Malgré la fatigue et la journée de travail. Il les aime presqu'autant que si elles étaient les siennes. Je crois que je ne lui ai jamais dit, eh bien il s'apprête à le lire, c'est une des raisons qui me font l'aimer encore plus. J'aime son côté ti-gars qui n'a peur ni du ridicule, ni de se salir. Comme moi. Du moins en temps normal. Parce que le mâle de la maison, a une proprention à ne jamais avoir le temps. Tout en ne fouttant pratiquement jamais rien de son temps. Tiens lui aussi c'est un paradoxe. Je sais que ses filles, il les adore. Je n'ai aucun doute. C'est en pratique qu'il en arrache. Il est toujours trop fatigué. Épuisant l'informatique que voulez-vous! Moi pas plus futée qui patine à compenser. Si papa refuse de jouer, je lâche tout ce que je fais. J'y vais. Je lui en veux. Parfois c'est à moi que ça tente pas, mais je ne me sens pas le droit de les laisser à elles-même lorsqu'elles nous sollicitent. Parce que d'abord, c'est ma job de parent et ensuite, parce qu'elles jouent somme toute énorméments toutes les deux comme des grandes. Mon homme lui n'a aucun problème moral à leur mettre un film pour avoir la paix. Moi oui. Je le fais quand même, à l'occasion, mais je feel cheap.

Je m'amuse souvent à me souvenir de ma vision de la parentalité AVANT de les avoir. C'est fou comment à ce moment là, je SAVAIS comment on élève ça des enfants. Je regardais les enfants des autres d'un oeil critique. Des crises de centre d'achat? Pas de danger que ça m'arrive, les miens, je vais les élever! Une tappe n'a jamais tué personne. Des enfants, faut que ce soit calme et poli. Une maman ça travaille à l'extérieur. Des enfants, ça ne doit pas nous empêcher de vivre comme avant. And so on. Quand la bédaine s'est mise à me gonfler, mes sertitudes, elles, se sont mise à fondre. Premier constat décevant, pas de mode d'emploi dans le placenta. C't'idée de nous envoyer un produit sans en expliquer le fonctionnement! Pfffff! Ah certain diront qu'il y a des millions de livres d'écrit. Soite, mais ma fille a omis de les lire avant de sortir. J'ai alors dû faire confiance à mon instinct. Heureusement, ça j'en avais. Sa première année de vie s'est somme toute bien passée. J'avais un bon bébé. Calme, souriante, dormeuse ascendant marmotte. Quand elle a eu 9 mois, la bédaine a recommencé à me gonfler. Bébé numéro deux en route. Pfffff y'a rien là, je sais ce que c'est maintenant. Erreur! Non seulement celle-là non plus n'avait pas lu les livres, mais en plus, elle voulait se démarquer de sa grande soeur. Alors elle a pleuré. Plus souvent que rien d'autre pendant les premiers mois de sa vie. Les débuts de mon allaitement ont été un véritable cauchemar. Assez tôt, j'ai été placée devant un choix. Écouter mon instinct de maman ou obéir aux recommandations d'un doc qui, pour des raisons évidentes, n'avaient jamais allaité et scrapper joyeusement mon allaitement. Je n'avais qu'un an en tout et pour tout d'expérience parentale, mais j'ai choisi de me fier à moi. Je suis fière de dire aujourd'hui que j'ai eu raison. Parce que mis à part les 3 premiers mois difficile, ce fut presque 17 mois de pur bonheur. Les filles ont vieilli et m'ont fait ravaler une à une mes idées préconçues. Je me suis vue complètement incapable de les laisser. Que ce soit pour retourner bosser ou pour sortir. Partout où j'allais, elles allaient aussi. Oh horreur ma grande s'est mise à faire des crises. Ben voyons ça se peut pas! Je suis sévère moua. Je ne permets pas d'impolitesse moua. Ben ma fille elle s'en fout que je le permette pas. Elle le fait pareil baon! Alors deuxième constat, on a pas le contrôle absolu. Ces petites bêtes possèdent leur propre personnalité. R'garde dont ça. C'est écrit où ça? J'ai appris à faire face au fur et à mesure. J'ai appris à désamorcer les crises de la grande en sachant qu'il me faudrait apprendre une autre tactique pour la seconde. Parce qu'elles sont tellement différentes que les modes d'intervention le sont aussi. Depuis 6 ans maintenant, je suis en apprentissage constant. Jean Gabin a écrit :"Je sais qu'on ne sait jamais, mais ça je le sais". Cette phrase me colle maintenant à la peau mieux qu'aucune autre. J'ai appris à me faire confiance, à ne pas écouter tous les conseils "bienveillants" de tout un chacun. Principalement ceux qui n'ont jamais eu d'enfants et qui comme moi avant, savent tellement mieux que moi comment éduquer ma progéniture. Je crois qu'en général, je fais du bon boulot, mais depuis quelques temps, je suis moins certaine. Je me sens coupable trop souvent. Une chose est cependant certaine, mes pitounes, je les aime plus que la vie elle-même et elles me le rendent bien.

jeudi, juin 22, 2006

Dernier pas...

C'est aujourd'hui que se termine la belle expérience de la maternelle pour ma grande. Elle était heureuse ce matin de rejoindre ses amis, moi j'étais derrière les yeux humides. En théorie, elle sait et comprend qu'elle n'y retournera plus pour un bon bout de temps, c'est en pratique que j'ai hâte de voir. Parce qu'avec Toto, il est difficile d'évaluer l'ampleur de sa compréhension. Me revoilà donc morte de peur à l'idée que tout cela sera à recommencer l'an prochain. Une nouvelle adaptation, une nouvelle prof qui devra gagner la confiance de ma fille. De nouvelles difficultés à surmonter aussi et surtout.

Je disais plus tôt dans mon blog que ma pitoune avait un retard de langage. Depuis, on a changé le terme. On parle maintenant de trouble de langage. Si je suis tout à fait honnête, j'avouerai que je n'ai pas encore accepté le diagnostic. Je ne veux tout simplement pas que ma fille ait un quelconque trouble neurologique. Je préfère encore continuer à me blâmer, à me dire que je l'ai probablement sous stimulée. Parce que comme ça, j'arrive quelques secondes à avoir la certitude qu'un jour, plus rien n'y parraitra. Qu'elle pourra soutenir normalement n'importe laquelle des conversations. Malheureusement, la réalité me rattrape toujours trop vite. Force m'est de reconnaître que j'ai fait, pendant les 5 ans que j'ai passé à ses côtés à la maison, mon gros possible. Que le problème se situe ailleurs. Pauvre tite poule. Parfois, je l'avoue, j'ai envie de hurler à la face de mon entourrage que j'avais donc raison finalement, qu'eux qui me répétaient non stop que je paniquais pour rien, que je voyais ça pire que c'est, n'ont qu'à ravaler leurs paroles. Ma fille est différente. Bon, je le dis. Elle parle beaucoup moins que la moyenne des pitounes de 6 ans, elle comprends vraiment moins aussi, mais elle courre, saute à la corde, grimpe comme toutes les autres. Elle est aussi intelligente, aussi dégourdie. Seulement sa communication est malade.

J'ai appris dernièrement que pour une stupide technicalité, Toto n'aura pas droit à une classe-langage. Simplement parce que des spécialistes ont choisi de planter son suivi là, sans retourner nos appels, sans se soucier des impacts sur elle. Elle n'a pas de suivi continu depuis 6 mois en orthophonie alors too bad! Qu'elle se débrouille en classe régulière! Son 6 mois de suivi, elle l'a, mais il a été interrompu cibole. C'est pas comme s'il en mouillait des orthophonistes maintenant. On m'avait dit qu'on reprendrait après la relâche, je l'ai cru moi. Je suis assez naïve pour croire qu'un hôpital aussi réputé est sérieux. Que les engagements qu'on y prend seront respectés. Try again. J'ai d'ailleurs eu la joie d'apprendre, trop tard, que ce n'est pas le premier cas de ce genre là-bas. Que l'école de ma fille a souvent été confrontée à un manque cruel de coopération de leur part. Pas de retour d'appel malgré des dizaines de messages, pas de de suivi, pas de rapport d'évaluation. Arrien pentoute en somme. Me reste à souhaiter trouver rapidement une autre ortho et prier pour que la prof de première année soit motivée à aider ma pitoune. Qu'elle y mettra autant de coeur que Madame Michelle, celle de cette année.

J'ai l'impression aujourd'hui de vivre un deuil. De perdre un membre important de la famille. Une personne qui a aimé ma fille et qui a vu, comme moi, ses difficultés, mais aussi et surtout son potentiel, ses forces. Un guide extraordinaire, une vraie passionnée des enfants. Aujourd'hui se termine notre étroite collaboration Michelle. J'espère seulement que tu pourras veiller à distance sur ma fille l'an prochain... Tu es son repère, son ancrage à l'école. Elle t'a accordé toute sa confiance et ça, ce n'est vraiment pas un cadeau qu'elle fait facilement. Milles mercis. Bon repos. Bonne continuation.

lundi, juin 19, 2006

Pas normale...

Quand j'ai recontré mon mec, j'avais 17 printemps. Pas tout à fait chaste, encore moins pure, mais ma virginité était encore intacte. J'avais bien quelques expériences olées derrière la cravate, la totale échappait encore à mon bagage de vie. J'avais choisi, consciemment, d'attendre le bon. Celui avec lequel la question ne se poserait même pas. Ce fut lui. Une semaine de fréquentations a eu raison du reste de mon innocence.

J'ai longtemps cru avoir fait le bon choix. Celui d'avoir attendu le bon. Puis avec les années, les questionnements ont commencé. Je ne pouvais pas m'empêcher de me demander comment ça se passe ailleurs, avec un autre. D'autres mains, une autre bouche, un autre corps finalement. J'en ai parlé au mâle, il a comprit. Sauf qu'entre comprendre et accepter il y a un monde. J'ai donc passé quelques années à me demander. Puis, dans un concours de circonstances des plus étranges, j'ai pu expérimenter. Avec l'accord et la participation du mâle en plus. J'étais satisfaite, maintenant je savais.

Malheureusement, je ne suis pas aussi simple que ça moi. Ok je savais, mais que devais-je en retirer? Il fallait que je pousse la réflection plus loin. Il fallait continuer de chercher à me comprendre. Presque 3 ans plus tard, je rend les armes, je ne comprend pas plus. Il m'arrive souvent de regretter ne pas avoir plus vécu ma jeunesse avant de m'embarquer avec celui qui est devenu le père de mes enfants. Celui qui sera à jamais une partie importante de ma vie. Je ne regrette pas une seule minute passée à ses côtés, j'ai beaucoup grandi à travers nous.

Il y a quelques temps, je lisais sur un forum de discussion que je fréquente un post sur la sexualité, sur les trips à plusieurs. En fait ça en revenait à parler de l'importance de l'exclusivité dans nos couples. Premier choc, je ne suis pas normale. J'aurais probablement dû naître gars. Parce que pour moi, sexe et amour sont parfaitement dissociables. Je peux parfaitement concevoir que mon homme puisse avoir envie d'une autre, pour le trip, pour le cul. Je ne m'en sens pas attaquée, diminuée. Si mon chum m'annonçait en revenant d'un 5 à 7 s'être tappée une collègue, je ne serais pas du genre à sauter ma coche. Au contraire, je risquerais de lui sauter dessus à mon tour. Ce n'est jamais arrivé. Peut-être que devant la vraie réalité je changerais de chanson. Cependant, je suis intimement convaincue que non. Les rares personnes avec qui j'ai partagé ma conception des choses, m'ont toutes dit la même chose, que c'était parce que je n'aimais pas mon mec. Elles ont décidé ça elles! J'ai beaucoup changé en presque 11 ans de relation parce qu'effectivement au début je prônais l'exclusivité all the way. Bon est-ce une question d'amour maintenant, honnêtement je ne sais pas. Oui je suis plus détachée que je l'ai déjà été, mais je ne suis pas convaincue que c'est un manque d'amour. Simplement, je suis moins paniquée à l'idée de perdre mon chum. Je sais ce que nous sommes, ce que nous sommes devenus. Je connais (évidemment!) notre histoire et ce que nous avons traversé. Pour moi, aucune histoire de cul n'effacera jamais ça. Même advenant que nous nous séparions un jour, notre histoire, elle, demeurera à jamais. Nous l'avons écrite à deux, elle a façonnée ceux que nous sommes devenus. Je ne prends rien pour acquis. Cependant, je n'ai pas peur de tout perdre pour une partie de jambes en l'air. Une relation soutenue avec une autre, ok oui c'est inquiétant. Parce que là, les sentiments se mettent de la partie. Sinon, je ne vois pas vraiment le mal. Je sais, je sais, je suis à contre courant. Oh well!

Je semble peut-être excessivement confiante. Pentoute. Je ne me sens ni belle, ni fine, ni même capable. J'ai juste ben assez de bugs entre les deux oreilles pour en rajouter. On pourrait aussi penser que vu ma position disons très libérale de la chose je pourrais être intéressée par l'échangisme? Nope. Pour les raisons citées plus haut.

dimanche, juin 11, 2006

La confiance

J'ai besoin de pouvoir faire confiance. Besoin de sentir que mon monde ne me trahira jamais. J'ai encore plus besoin qu'on m'accorde cette même confiance. Pour moi, aucune relation saine ne peut survivre sans elle. Autant en amour qu'en amitié. Quelqu'un qui perds ma confiance, en a pour des mois voire des années avant d'obtenir mon pardon. Dépendant évidemment de la gravité de l'offense. Bon en théorie c'est ça. Là où ça se complique c'est lorsque la dite personne qui me déçoit s'avère être une des personnes que j'aime plus que tout. On a beau dire, les sentiments c'est complexe. Comment continuer d'aimer quelqu'un qui nous a trahi? D'un autre côté comment peut-on balayer du revers de la main une relation qui dure depuis plusieurs années?

Il y a 2 ans, le mâle de la maison s'est risqué. Il a eu l'excellente idée de voler mes logs msn. Bah pas si grave diront certains. Sûrement, mais pour moi ça a été la fin du monde. Il avait des doutes sur ma sincérité. Des doutes sur la nature de ma relation avec l'Ami. Il a tout lu. Tout croche en plus et a eu le culot de me chanter un char de bêtises. 2 ans plus tard, je n'ai toujours pas oublié. J'ai toujours autant de difficulté à refaire confiance. Depuis ce moment très précis, je n'éprouve plus autant de plaisir à écrire. J'ai encore tellement mal, tellement peur d'une autre poussée de voyeurisme. Non pas que j'aie des choses à cacher, mais suis-je vraiment obligée de toujours tout lui dire? N'aie-je pas droit à un p'tit coin secret à moi? L'année qui a suivi son invasion, j'ai à peine touché un stylo. Faire ne serait-ce que ma liste d'épicerie était devenu un calvaire pour moi. Je ne voulais plus écrire. Plus m'exposer d'aucune façon. Maintenant, je m'y remet doucement, mais je vois bien que j'ai perdu la main. Je n'écris plus aussi bien, mes textes ne coulent plus aussi facilement. Moi qui ai toujours, d'aussi loin que je me souvienne, écrit. Mes joies, mes peines, des histoires, des nouvelles, des récits coquins. Avec le recul, je me demande comment j'ai bien pu faire pour ne pas devenir complètement folle.

Mantenant que je m'arrête à y penser, ça fait 2 ans que mon couple bat de l'aile. Ma valeur principale, celle à laquelle je tiens le plus a été bafouée. J'ai bien essayé de relativiser, mais j'en suis incapable. Il m'a trahi. Pourtant faudra bien que je finisse par en revenir. En attendant, j'essaie de m'y remettre et les résultats sont pitoyables.